T. S. Eliot, ”Marina”

T. S. Eliot, ”Marina”

Quis hic locus, quae regio, quae mundi plaga?*

Ce mări ce ţărmuri ce stânci cenușii și ce insule
Ce apă lingând catargul
Și ce mireasmă de pin, și ce triluri de sturz în ceață
Ce imagini mă bântuie iar
O tu fiica mea

Cele ascuțind dinții câinilor, adică
Moartea
Cele sclipind de faima colibrilor, adică
Moartea
Cele stagnând în orzul mulțumirii, adică
Moartea
Cele suferind de extazele animalelor, adică
Moartea

Sunt inconsistente acum, atenuate de-un vânt,
De-o răsuflare de pin, de ceața codrilor
Prin harul în aer topit

Ce e acest chip, neclar și mai clar
Ce e acest puls, mai slab și mai rar –
E dat sau împrumutat? mai departe ca stelele mai aproape ca ochiul
Șoapte și hohote scurte între frunze și-între picioare grăbite
În somn, unde se întâlnesc toate apele.

Velierul crăpat de îngheț vopseaua crăpată de soare.
Ce-am făcut am uitat
Și mi-am amintit.
Slăbite-s pârghiile, pânzele putrezite
Între un iunie și-un alt septembrie.
Am făcut necunoscând, semi conștient, ceva mie însumi necunoscut.
S-a spart tabla bordului, filoanele trebuie șmirgheluite.
Aceasta formă, această față, această viață
Trăită spre a trăi într-o lume a timpului de dincolo de mine; Lasă-mă
Să renunț la viață pentru această viață, la cuvântul meu pentru cel nespus,
Pentru cel trezit, pentru buze întredeschise, pentru speranță, la noile corăbii.
Ce mări ce ţărmuri ce insule de granit până la pădurile mele
Și cum cheamă sturzul prin ceață,
O, tu, copilă.

-traducere de Catalina Franco-
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Quis hic locus, quae regio, quae mundi plaga?

What seas what shores what grey rocks and what islands
What water lapping the bow
And scent of pine and the woodthrush singing through the fog
What images return
O my daughter.

Those who sharpen the tooth of the dog, meaning
Death
Those who glitter with the glory of the hummingbird, meaning
Death
Those who sit in the stye of contentment, meaning
Death
Those who suffer the ecstasy of the animals, meaning
Death

Are become unsubstantial, reduced by a wind,
A breath of pine, and the woodsong fog
By this grace dissolved in place

What is this face, less clear and clearer
The pulse in the arm, less strong and stronger —
Given or lent? more distant than stars and nearer than the eye
Whispers and small laughter between leaves and hurrying feet
Under sleep, where all the waters meet.

Bowsprit cracked with ice and paint cracked with heat.
I made this, I have forgotten
And remember.
The rigging weak and the canvas rotten
Between one June and another September.
Made this unknowing, half conscious, unknown, my own.
The garboard strake leaks, the seams need caulking.
This form, this face, this life
Living to live in a world of time beyond me; let me
Resign my life for this life, my speech for that unspoken,
The awakened, lips parted, the hope, the new ships.
What seas what shores what granite islands towards my timbers
And woodthrush calling through the fog
My daughter.

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*„Ce loc e acesta, ce pământ, ce rană a lumii?’’

Hannah Arendt, ”Teoria culorii de Goethe”-” La théorie des couleurs de Goethe”-”„Goethes Farbenlehre“

Hannah Arendt, ”Teoria culorii de Goethe”-” La théorie des couleurs de Goethe”-”„Goethes Farbenlehre“

Galben e ziua.

Albastru e noaptea.

Verde întinderea lumii.

Ziua și noaptea se căsătoresc

în întuneric ca și în lumină.

Culoarea face ca universul s-apară,

Lucruri de lucruri separă culorile .

Când ploaia și soarele

obosite de cearta norilor

unesc chiar seceta cu

umezeala în nunta culorilor,

strălucesc întuneric și claritate –

Un curcubeu radiază pe cer.

-Traducere de Catalina Franco-
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Jaune est le jour.

Bleue est la nuit.

Verte l’étendue du monde.

Lumière et ténèbres se marient

dans l’obscurité comme dans la clarté.

La couleur fait apparaître l’univers,

les couleurs séparent les choses des choses

Quand la pluie et le soleil

las de la querelle des nuées

unissent encore la sécheresse

et l’humidité dans les noces des couleurs,

l’obscurité luit autant que la clarté –

Sur ciel une arche rayonne.

– Traduction de l’allemand par François Mathieu-
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Gelb ist der Tag.

Blau ist die Nacht.

Grün liegt die Welt.

Licht und Finsternis vermählen

sich im Dunklen wie im Hellen.

Farbe lässt das All erscheinen,

Farben scheiden Ding von Ding.

Wenn der Regen und die Sonne,

ihrer Wolkenzwiste müde,

noch die Farbenhochzeit einen,

glänzet Dunkles so wie Helles –

Bogenförmig strahlt vom Himmel

Paul Valéry, ”Le cimetière marin”

C’est un admirable poeme, mais, il faut le relire ou l’écouter une dizaine de fois pour le comprendre. Je pense que les trois poèmes :« La Terre vaine » de T.S. Eliot, « Les Hauteurs de Macchu Picchu » de Pablo Neruda et „Le cimetière marin » de Valéry, sont parmis les plus grands poèmes longs du vingtième siècle. Les quatre premières strophes de ce long poeme, présentent la mer comme un objet semblable à un néant (la « chose » de Hegel) immuable et inconsciente, auquel s’oppose (strophes 5 à 9) la mobilité de la conscience qui existe dans le temps et que fascine le désir d’être pensée pure ; la confrontation des deux personnages de ce drame fait naître (strophes de 9 à 19), avec l’intervention du corps, une méditation sur la mort : le refus de l’illusion de l’immortalité de l’âme accompagne la tentation de mourir et de faire cesser l’opposition entre conscience et existence. Cette tentation est écartée dans les cinq dernières strophes : repoussant les paradoxes de la pensée pure, le sujet choisit la vie, le mouvement du corps, la création poétique, l’action : « Le vent se lève !… Il faut tenter de vivre ! ». C’est donc une réflexion sur le temps, la contradiction entre conscience et objet, conscience et corps. Le choix final dépasse cette contradiction mais ne la résout pas. Toutefois, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un poème : il est né, de l’aveu de l’auteur, de l’obsession d’un rythme, celui du décasyllabe, et non d’une pensée…..

Paul Valéry (Le cimetière marin)

Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes ;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée !
Ô récompense après une pensée
Qu’un long regard sur le calme des dieux !

Quel pur travail de fins éclairs consume
Maint diamant d’imperceptible écume,
Et quelle paix semble se concevoir !
Quand sur l’abîme un soleil se repose,
Ouvrages purs d’une éternelle cause,
Le Temps scintille et le Songe est savoir.

Stable trésor, temple simple à Minerve,
Masse de calme et visible réserve,
Eau sourcilleuse, Œil qui gardes en toi
Tant de sommeil sous un voile de flamme,
Ô mon silence !… Édifice dans l’âme,
Mais comble d’or aux mille tuiles, Toit !

Temple du Temps, qu’un seul soupir résume,
À ce point pur je monte et m’accoutume,
Tout entouré de mon regard marin ;
Et comme aux dieux mon offrande suprême,
La scintillation sereine sème
Sur l’altitude un dédain souverain.

Comme le fruit se fond en jouissance,
Comme en délice il change son absence
Dans une bouche où sa forme se meurt,
Je hume ici ma future fumée,
Et le ciel chante à l’âme consumée
Le changement des rives en rumeur.

Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change !
Après tant d’orgueil, après tant d’étrange
Oisiveté, mais pleine de pouvoir,
Je m’abandonne à ce brillant espace,
Sur les maisons des morts mon ombre passe
Qui m’apprivoise à son frêle mouvoir.

L’âme exposée aux torches du solstice,
Je te soutiens, admirable justice
De la lumière aux armes sans pitié !
Je te rends pure à ta place première,
Regarde-toi !… Mais rendre la lumière
Suppose d’ombre une morne moitié.

Ô pour moi seul, à moi seul, en moi-même,
Auprès d’un cœur, aux sources du poème,
Entre le vide et l’événement pur,
J’attends l’écho de ma grandeur interne,
Amère, sombre, et sonore citerne,
Sonnant dans l’âme un creux toujours futur !

Sais-tu, fausse captive des feuillages,
Golfe mangeur de ces maigres grillages,
Sur mes yeux clos, secrets éblouissants,
Quel corps me traîne à sa fin paresseuse,
Quel front m’attire à cette terre osseuse ?
Une étincelle y pense à mes absents.

Fermé, sacré, plein d’un feu sans matière,
Fragment terrestre offert à la lumière,
Ce lieu me plaît, dominé de flambeaux,
Composé d’or, de pierre et d’arbres sombres,
Où tant de marbre est tremblant sur tant d’ombres ;
La mer fidèle y dort sur mes tombeaux !

Chienne splendide, écarte l’idolâtre !
Quand solitaire au sourire de pâtre,
Je pais longtemps, moutons mystérieux,
Le blanc troupeau de mes tranquilles tombes,
Éloignes-en les prudentes colombes,
Les songes vains, les anges curieux !

Ici venu, l’avenir est paresse.
L’insecte net gratte la sécheresse ;
Tout est brûlé, défait, reçu dans l’air
À je ne sais quelle sévère essence…
La vie est vaste, étant ivre d’absence,
Et l’amertume est douce, et l’esprit clair.

Les morts cachés sont bien dans cette terre
Qui les réchauffe et sèche leur mystère.
Midi là-haut, Midi sans mouvement
En soi se pense et convient à soi-même…
Tête complète et parfait diadème,
Je suis en toi le secret changement.

Tu n’as que moi pour contenir tes craintes !
Mes repentirs, mes doutes, mes contraintes
Sont le défaut de ton grand diamant…
Mais dans leur nuit toute lourde de marbres,
Un peuple vague aux racines des arbres
A pris déjà ton parti lentement.

Ils ont fondu dans une absence épaisse,
L’argile rouge a bu la blanche espèce,
Le don de vivre a passé dans les fleurs !
Où sont des morts les phrases familières,
L’art personnel, les âmes singulières ?
La larve file où se formaient les pleurs.

Les cris aigus des filles chatouillées,
Les yeux, les dents, les paupières mouillées,
Le sein charmant qui joue avec le feu,
Le sang qui brille aux lèvres qui se rendent,
Les derniers dons, les doigts qui les défendent,
Tout va sous terre et rentre dans le jeu !

Et vous, grande âme, espérez-vous un songe
Qui n’aura plus ces couleurs de mensonge
Qu’aux yeux de chair l’onde et l’or font ici ?
Chanterez-vous quand serez vaporeuse ?
Allez ! Tout fuit ! Ma présence est poreuse,
La sainte impatience meurt aussi !

Maigre immortalité noire et dorée,
Consolatrice affreusement laurée,
Qui de la mort fais un sein maternel,
Le beau mensonge et la pieuse ruse !
Qui ne connaît, et qui ne les refuse,
Ce crâne vide et ce rire éternel !

Pères profonds, têtes inhabitées,
Qui sous le poids de tant de pelletées,
Êtes la terre et confondez nos pas,
Le vrai rongeur, le ver irréfutable
N’est point pour vous qui dormez sous la table,
Il vit de vie, il ne me quitte pas !

Amour, peut-être, ou de moi-même haine ?
Sa dent secrète est de moi si prochaine
Que tous les noms lui peuvent convenir !
Qu’importe ! Il voit, il veut, il songe, il touche !
Ma chair lui plaît, et jusque sur ma couche,
À ce vivant je vis d’appartenir !

Zénon ! Cruel Zénon ! Zénon d’Élée !
M’as-tu percé de cette flèche ailée
Qui vibre, vole, et qui ne vole pas !
Le son m’enfante et la flèche me tue !
Ah ! le soleil… Quelle ombre de tortue
Pour l’âme, Achille im

mobile à grands pas !

Non, non !… Debout ! Dans l’ère successive !
Brisez, mon corps, cette forme pensive !
Buvez, mon sein, la naissance du vent !
Une fraîcheur, de la mer exhalée,
Me rend mon âme… Ô puissance salée !
Courons à l’onde en rejaillir vivant !

Oui ! Grande mer de délires douée,
Peau de panthère et chlamyde trouée,
De mille et mille idoles du soleil,
Hydre absolue, ivre de ta chair bleue,
Qui te remords l’étincelante queue
Dans un tumulte au silence pareil,

Le vent se lève !… Il faut tenter de vivre !
L’air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs !
Envolez-vous, pages tout éblouies !
Rompez, vagues ! Rompez d’eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs !

Charles Simic, ”Împotriva Iernii – Against Winter”

Charles Simic, ”Împotriva Iernii – Against Winter”

Sub pleoapele tale adevărul e negru.

Ce-ai vrea tu să faci în privința asta?

Mierlele tac; nu ai pe cine întreba.

Spre cerul gri tu te-încrunți toată ziua.

Când bate vântul tu tremuri ca paiul. 

Ca unui miel blând ți-ai crescut lână,

După tine-au venit cu un mare foarfec.

Peste gura deschisă muștele ți-au plutit

Precum frunzele, apoi, și ele-au fugit,

În crengi goale ele voiau să ajungă.

Iarna venind, tu, cel din urma soldat erou

Al armatei învinse, ai să stai de gardă,

Cu capul gol sub primii fulgi de zăpadă.

Până o să vină un vecin să țipe la tine,

Tu ești mai nebun decât vremea, Charlie.

-traducere de Cat

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The truth is dark under your eyelids.

What are you going to do about it?

The birds are silent; there’s no one to ask.

All day long you’ll squint at the gray sky.

When the wind blows you’ll shiver like straw.

A meek little lamb you grew your wool

Till they came after you with huge shears.

Flies hovered over open mouth,

Then they, too, flew off like the leaves,

The bare branches reached after them in vain.

Winter coming. Like the last heroic soldier

Of a defeated army, you’ll stay at your post,

Head bared to the first snow flake.

Till a neighbor comes to yell at you,

You’re crazier than the weather, Charlie.

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Percy Bysshe Shelley, „Timp -Time”

Percy Bysshe Shelley, „Timp -Time”

Mare de nepătruns! ale cărei valuri sunt ani,
Ocean de timp, ale cărui ape-s salmastre
Din sare de lacrimi umane, de nesfârșită durere.
Diluviu de nemărginire, care-n venire și întoarcere
Ești țărmul mărginirii a toate ce-s muritoare,
Deși bolnav de pradă, totuși urlând și mai tare,
Pe malul neprimitor vărsându-ți atâtea epave,
Perfid în senin și îngrozitor în furtune,
Cine cunună de perle îți va pune,
Mare de nepătruns?

-traducere de Catalina Franco-


Unfathomable Sea! whose waves are years,
Ocean of Time, whose waters of deep woe
Are brackish with the salt of human tears!
Thou shoreless flood, which in thy ebb and flow
Claspest the limits of mortality,
And sick of prey, yet howling on for more,
Vomitest thy wrecks on its inhospitable shore;
Treacherous in calm, and terrible in storm,
Who shall put forth on thee,
Unfathomable Sea?

Louise Gluck, ”Jelanie – Lament”

Louise Gluck, ”Jelanie – Lament”

Se întâmplă un lucru cumplit – iubirea-mi
moare din nou, iubirea mea deja moartă:
moare și e jelită. Continuă muzica,
muzica despărțirii: arborii
au devenit viori.

Pământul e crud, lucesc sălcii,
mesteceni se-îndoaie oftând.
Atât de crud, atât de adânc de blând.

Iubirea mea moare: iubirea,
nu doar un om, ci o idee, o viață.

De ce-aș mai trăi?
Ca s-o caut din nou,
de nu în durere, în al lăutei
întunecat lemn?

O dată-i destul. O dată-i de-ajuns
rămas bun să ne spunem de pe pământ.
Și să mă întristez, și asta, desigur.
O dată-i destul pentru totdeauna.

Sălcii sclipesc la fântâna de piatră
printre cărări de flori.

O dată-i destul: de ce să trăiești din nou?
Și-atât de scurt și numai în vis.

Iubirea mea moare; începe plecarea din nou.
Prin valuri de sălcii
lumina creste strălucitoare,
dar nu lumina știută.
Cântă păsări din nou, trist cântă și porumbița.

Vai, eu cântam cântecul. Lângă fântâna de piatră
sălcii îl cântă din nou
frunza și-o-înmoaie blând și duios
în luciul apei.

Desigur că știu, știu și ele. Ea moare din nou,
și moare cu ea și lumea. Viața-mi întreagă moare,
așa cred eu…

-traducere de Catalina Franco
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A terrible thing is happening–my love
is dying again, my love who has died already:
died and been mourned. And the music continues,
music of separation: the trees
become instruments.

How cruel the earth, the willows shimmering,
the birches bending and sighing.
How cruel, how profoundly tender.

My love is dying: my love
not only a person, but an idea, a life.

What will I live for?
Where will I find him again
if not in grief, dark wood
from which the lute is made.

Once is enough. Once is enough
to say goodbye on earth.
And to grieve, that too, of course.
Once is enough to say goodbye forever.

The willows shimmer by the stone fountain,
paths of flowers abutting.

Once is enough: why is he living again?
And so briefly, and only in dream.

My love is dying; parting has started again.
And through the veils of the willows
sunlight rising and glowing,
not the light we knew.
And the birds singing again, even the mourning dove.

Ah, I have sung this song. By the stone fountain
wth willows are singing again
with unspeakable tenderness, trailing their leaves
in the radiant water.

Clearly they know, they know. He is dying again,
and the world also. Dying the rest of my life,
so I believe.

Mariangela Gualtieri, da ”Bestia di Gioia ”

Mariangela Gualtieri, da ”Bestia di Gioia ”

Copila mea.
Pentru tine-aș fi dat toate grădinile
regatului meu, regină dacă-aș fi fost,
până la ultima roză, până la ultima pană.
Pentru tine, regatul meu tot.

Îți las în schimb cocioabe și spini,
praf gros pe întregul scenariu
cumplite bătălii
pleoape cusute de jur împrejur. Mânie
de la periferia speciei pană la centru. Mânie.

Dar tu nu-i crede pe cei ce omul pictează
ca pe o fiară ciudată, și lumea asta
ca pe-o gogonată minciună.
Nu-i crede pe cei ce totul vopsesc în negru
De sânge. O fac pentru că așa-i mai ușor s-o facă.

Suntem doar confuzi, tu crede-mă.
Dar simțim. Încă simțim.
Încă mai suntem în stare ceva să iubim.
Încă mai simțim milă.

Există splendoare în fiece lucru. Eu am văzut-o.
Acum o văd chiar mai mult.
Există splendoare. Nu-ți fie frică.

Bun venit chip frumos,
bucuria cea mai înaltă.
Destinul tău e iubirea.
Întotdeauna. Nimic altceva.
Nimic altceva nimic altceva.

-Traducere de Catalina Franco-
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Bambina mia.
Per te avrei dato tutti i giardini
del mio regno,se fossi stata regina,
fino all’ultima rosa, fino all’ultima piuma.
Tutto il regno per te.

Ti lascio invece baracche e spine,
polveri pesanti su tutto lo scenario
battiti molto forti
palpebre cucite tutto intorno. Ira
nelle periferie della specie e al centro. Ira.

Ma tu non credere a chi dipinge l’umano
come una bestia zoppa e questo mondo
come una palla alla fine.
Non credere a chi tinge tutto di buio pesto e
Di sangue. Lo fa perché è facile farlo.

Noi siamo solo confusi, credi.
Ma sentiamo. Sentiamo ancora.
Siamo ancora capaci di amare qualcosa.
Ancora proviamo pietà.

C’è splendore in ogni cosa. Io l’ho visto.
Io ora lo vedo di più.
C’è splendore. Non avere paura.

Ciao faccia bella,
gioia più grande.
Il tuo destino è l’amore.
Sempre. Nient’altro.
Nient’altro nient’altro

Edgar Allan Poe, ” Eulalie ”


Edgar Allan Poe, ” Eulalie ”

Singur trăiam
În lumea suspinelor,
Apă stătută-mi era sufletul,
Pân’ ce Eulalie cea dreaptă și blândă
îmbujorată mireasă îmi fi –
Pân’ ce Eulalie fecioara cu părul de aur
surâzătoare mireasă îmi fi.

O, stelele nopții
Mai puțin luminoase-s
Ca ochii strălucitoarei copile!
Nicicând un fulg prefăcut de brumă-n
Nuanțe de purpuriu și perlă de lună
N-ar putea să se-asamene
cu cel mai micuț zuluf al Eulaliei,
N-ar putea niciun ochi luminos să se asamene
cu cel mai mic ciufulit zuluf al Eulaliei.

Îndoială și chin
De-acum nicicând n-or mai fi,
Căci sufletul ei mă face mereu să suspin,
Și toată ziua
Străluce puternic
Astartea pe cer,
Pe când de dragul ei
Ochiul ei violet blând și-l ridică Eulalie.

-traducere de Catalina Franco-
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I dwelt alone
In a world of moan,
And my soul was a stagnant tide,
Till the fair and gentle Eulalie
became my blushing bride –
Till the yellow-haired young Eulalie
became my smiling bride.

Ah, less – less bright
The stars of night
Than the eyes of the radiant girl,
And never a flake
That the vapor can make
With the moon-tints of purple and pearl,
Can vie with the modest Eulalie’s
most unregarded curl –
Can compare with the bright-eyed Eulalie’s
most humble and careless curl.

Now Doubt – now Pain
Come never again,
For her soul gives me sigh for sigh,
And all day long
Shines, bright and strong,
Astarte within the sky,
While ever to her dear Eulalie
upturns her matron eye.
While ever to her young Eulalie
upturns her violet eye.

Fernando Pessoa, ”Antigona”

Fernando Pessoa, ”Antigona”

Cum te iubesc? Nu știu în ce felurite moduri
Te ador, femeie cu ochi albaștri și caști;
Te iubesc cu toată fervoarea simțirilor;
Eu te iubesc cu flacăra rugăciunilor.

E curată dragostea mea ca ale zeilor corturi;
E nobilă dragostea-mi, ca fastul nobililor;
E mare ca marea întinsă, este imensă;
E pură ca o mireasma de crin solitar.

Iubire rupând chiar asprele lanțuri ale Ființei;
O iubire simplă, care în fericire sporește;
O iubire loială încât chiar și-n durere crește;

Iubire de-un așa fel încât în viața întunecată
Mai mare-i decât cumplita spaimă de viață,
Mult mai mare fi-va în pacea mormântului!

-traducere de Catalina Franco-
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Como te amo? Nao sei de quantos modos vários
Eu te adoro, mulher de olhos azuis e castos;
Amo-te co’o fervor dos meus sentidos gastos;
Amo-te co’o fervor dos meus preitos diários.

É puro o meu amor, como os puros sacrários;
É nobre o meu amor, como os mais nobres fastos;
É grande como os mares altíssonos e vastos;
É suave como o odor de lírios solitários.

Amor que rompe enfim os laços crus do Ser;
Um tao singelo amor, que aumenta na ventura;
Um amor tao leal que aumenta no sofrer;

Amor de tal feiçao que se na vida escura
É tao grande e nas mais vis ânsias do viver,
Muito maior será na paz da sepultura!
–––––––––-

Como te amo? Não sei de quantos modos vários

Eu te adoro, mulher de olhos azuis e castos;

Amo-te co’o fervor dos meus sentidos gastos;

Amo-te co’o fervor dos meus preitos diários.

É puro o meu amor, como os puros sacrários;

É nobre o meu amor, como os mais nobres fastos;

É grande como os mares altíssonos e vastos;

É suave como o odor de lírios solitários.

Amor que rompe enfim os laços crus do Ser;

Um tão singelo amor, que aumenta na ventura;

Um amor tão leal que aumenta no sofrer;

Amor de tal feição que se na vida escura

É tão grande e nas mais vis ânsias do viver,

Muito maior será na paz da sepultura!

Jorge Luis Borges, ”Elsa – Elsa”

Jorge Luis Borges, ”Elsa – Elsa”

Nesfârșite nopți de nesomn și pedeapsă
ce după zori tânjeau și de ei se temeau,
acele zile de ieri care tot repetau
un alt ieri inutil. Azi vă binecuvânt.
Cum puteam presimți în anii aceia
de singurătate în iubire cum că povești
atroce de febră și de cumplite
aurore erau numai trepte
stângace și rătăcire prin galerii
ce mă vor duce la suavitatea
albastrelor înălțimi, că albastrul va dăinui
din seara de azi și în toate zilele mele?
Elsa, în mâna mea e mâna ta acum,
Vedem în aer zăpada și o iubim.

-traducere de Catalina Franco-
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Noches de largo insomnio y de castigo
que anhelaban el alba y la temían,
días de aquel ayer que repetían
otro inútil ayer. Hoy los bendigo.
?Cómo iba a presentir que en esos anos
de soledad de amor que las atroces
fábulas de la fiebre y las feroces
auroras no eran más que los peldanos
torpes y las errantes galerías
que me conducirían a la pura
cumbre de azul, que el azul perdura
de esta tarde de un día y de mis días?
Elsa, en mi mano está tu mano. Vemos
en el aire la nieve y la queremos.