Gottfried Benn,”Ultima primăvară”-”Last Spring”-”Letzter Frühling”

 

Forsythia adânc în tine s-o iei
când liliacul înflorește, ia-l și pe el
în al tău sânge, în noroc si-n chin,
întunecatul temei ce te însoțește.

Zile ce curg încet. Când totul e biruit.
Nu te-întreba dacă e început sau sfârșit
și atunci poate că te-or duce orele
încă până în iunie când apar rozele.

-traducere de Catalina Franco-

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Fill yourself up with the forsythias and when the lilacs flower,

stir them in too with your blood and happiness and wretchedness,

the dark ground that seems

to come with you. Sluggish days. All obstacles overcome.

And if you say: ending or beginning,

who knows, then maybe—just maybe—

the hours will carry you into June, when the roses blow.

-Translated from the German by Michael Hofmann –

_________

Nimm die Forsythien tief in dich hinein und wenn der Flieder kommt, vermisch auch diesen mit deinem Blut und Glück und Elendsein, dem dunklen Grund, auf den du angewiesen. Langsame Tage. Alles überwunden. Und fragst du nicht, ob Ende, ob Beginn, dann tragen dich vielleicht die Stunden noch bis zum Juni mit den Rosen hin.

Rainer Maria Rilke,” Die Sonette an Orpheus”

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Don’t erect a memorial. Just let the roses
bloom for his benefit every year.
It’s Orpheus, after all. He metamorphoses
into this and this. No worry here

to find other names-once and for all
it’s Orpheus when there’s singing. He leaves and stays.
Isn’t it already great, after all,
when he survives the rosebloom by some days?

Oh, that he must disappear for you to see it clear!
Even when he too is afraid that he might vanish.
As his word surpasses what’s merely present here,

he already dwells where you do not accompany it.
The lyre’s grate does not his hands admonish.
And his obedience is by his excess constituted.
………………..

Errichtet keinen Denkstein. Laßt die Rose
nur jedes Jahr zu seinen Gunsten blühn.
Denn Orpheus ists. Seine Metamorphose
in dem und dem. Wir sollen uns nicht mühn

um andre Namen. Ein für alle Male
ists Orpheus, wenn es singt. Er kommt und geht.
Ists nicht schon viel, wenn er die Rosenschale
um ein Paar Tage manchmal übersteht?

O wie er schwinden muß, daß ihrs begrifft!
Und wenn ihm selbst auch bangte, daß er schwände.
Indem sein Wort das Hiersein übertrifft,

ist er schon dort, wohin ihrs nicht begleitet.
Der Leier Gitter zwingt ihm nicht die Hände.
Und er gehorcht, indem er überschreitet.

 

Guido Gozzano,”L’amie de grand-mere Speranza”

28 juin 1850
“… pour sa Speranza
sa Carlotta…”
(de l’album: dédicace d’une photographie)

I.

Loreto empaillé et le buste d’Alfieri, de Napoléon, les fleurs encadrées (les tres bonnes choses de tres mauvais gout!)

la cheminée un peu sombre, les boites sans dragées, les fruits de marbre protégés par les cloches de verre,

quelque rare jouet, les coffrets coquillages, les objets qui enjoignent, salut, souvenir, les noix de coco,

Venise représentée en mosaique, les aquarelles un peu ternes, gravures, coffres, albums peints d’anémones archaiques,

les toiles de Massimo d’Azeglio, les miniatures, les daguerréotypes: figures revantes en perplexité,

le grand lampadaire vétuste qui pend au milieu du salon multiplie en cristal les bonnes choses de tres mauvais gout,

le coucou des heures qui chante, les sieges tendus de damas cramoisi… je renais, je renais en mille huit-cent cinquante!

II.

Les petits freres aujourd’hui n’ont qu’un acces limité au salon (on a enlevé les draps sur les meubles. C’est jour de fete).

Mais ils entrent en trombe. Elle est arrivée, arrivée en vacances la grande sour Speranza avec son amie Carlotta.

Grand-mere a dix-sept ans ! Carlotta presque le meme âge: depuis peu elles ont le droit d’ajouter un cerceau a leur jupe,

le cerceau tres ample fronce la jupe a roses bleues. La taille de guepe émerge plus svelte de la crinoline.

Elles ont un châle a oranges a fleurs a oiseaux a guirlandes; leurs cheveux divisés en deux bandes retombant a mi-joues.

Elles sont arrivées de Mantoue sans fatigue jusqu’au Lac Majeur c’est bien quatorze heures qu’a duré Le voyage en diligence.

A l’examen, elles ont brillé plus que toute leur classe. Quelle angoisse terrible vient de s’achever! Elles ont quitté pour toujours le pensionnat

Silence, les enfants! Les amies – doucement, les enfants, doucement!-
les amies essaient au piano un bouquet de vieilles musiques.

Motifs un peu affectés du maniérisme feuillu d’Arcangelo del Leuto(1)) et d’Alessandro Scarlatti. Amoureux disparus, cour et oyseau gémissants, langueurs de Giordanello(2) dans de doux vers horribles:


…mon bien aimé
au moins crois-moi
d’etre sans toi
mon coeur languit
Et ton fidele
soupire toute heure;
cesse cruelle
tant de rigueur!…

Carlotta chante. Speranza joue. Douce et fleurie a la romance breve de mille promesses s’entrouve la vie.

Ô musique. Léger murmure! Et déja caché dans l’âme de chacune le fiancé sourit: le Prince Charmant,

le marié des reves revés… Ô marguerites au pensionnat effeuillées par sortilege sur les tendres vers de Prati!

III.

Arrivait l’Oncle, un monsieur vertueux, tres honorable, fidele au Passé, la Lombardie-Vénétie, l’Empereur;

arrivait la Tante, sa bien digne épouse, tres comme il faut, fidele au passé, bien qu’amoureuse du roi de Sardaigne…

“Baisez la main de vos oncles et tantes!” -disaient Papa et Maman, et ils relevaient le visage enflammé des petits rétifs.

“Et c’est l’amie en vacances: mademoiselle Carlotta Capenna: l’éleve la plus douée, la meilleure amie de Speranza.”

“C’est bien… c’est bien… c’est bien…” disait jésuite et traînant l’oncle tres honorable “C’est bien… c’est bien… c’est tres bien…

Capenna? J’ai connu un Arturo Capenna… Capenna… Capenna… Bien sur! A la cour de Vienne! Bien sur… bien sur…”

“Désirez-vous un peu de muscat? “ Madame ma sour avec plaisir…” Et avec un sourire contenu ils s’asseyaient dans de belles causeries.

« …mais Brambilla(3) n’a pas su…» «Elle est déja grassouillette pour Ernani…» – « La Scala n’a plus de sopranos… » – « Quel souffle ce Verdi… Giuseppe!… »

« …en mars nous aurons un travail a la Fenice, m’a-t-on dit, tout nouveau: le Rigoletto(4). On dit que c’est un chef d’ouvre. »

« …On les porte bleus ou gris? » – « Et ces boucles d’oreille? Quels beaux rubis! Et ces camées… » – « la grande nouveauté de Paris… »

« …Radtzeki? Mais quoi? L’armistice… la paix, la paix qui regne… » – « …ce jeune Roi de Sardaigne est un homme plein de bon sens! »

« C’est un esprit infatigable bien sur , fort, vigilant et dégourdi… » – « Est-il beau? » – « Pas beau, ça non. » – « Il aime beaucoup les femmes… »

« Speranza! » (se penchant doucement, sur un ton un peu sibyllin) « Carlotta! Descendez dans le jardin: allez jouer au volant! »

Alors les amies sereines laissaient avec une révérence parfaite tres bien élevée les oncle et tante tres comme il faut.

IV.

Hélas! en jouant, un volant, renvoyé avec trop de force, ne redescendit plus du haut des branches d’un marronnier!

Les amies se penchent sur les balustrades et regardent le Lac en revant l’amour présagé dans leurs reves de quinze ans.

« Ah! si tu voyais quelles belles dents! » – « Quel âge? » – « Vingt-huit. » -« Poete? » – « Il fréquente le salon de la Comtesse Maffei!(5) »

Le jour ne veut pas mourir, ne faiblit pas, s’allume plus encore de pourpre: comme une aurore stigmatisée de sang;

il s’éteint enfin, mais lentement. Les montagnes noircissent en chour: le Soleil se dévetit d’or, la Lune se vet d’argent.

Romantique Lune dans une nimbe légere, qui viens baiser les cheveux des peupliers, arquée comme un sourcil d’enfant,

le reve de tout un passé dans ta courbe se campe: n’es-tu pas sortie d’une gravure du Novelliere illustré?

As-tu vu peut-etre les maisons désertes de Parisina la belle? N’es-tu pas celle aimée par le jeune Werther?

« …Qui sait!… Les reves sont les reves. -Le lac s’est fait plus dense d’étoiles – …a quoi penses-tu?… -Je ne pense pas… -Aimerais-tu mourir?

« Oui! -On dirait que le ciel a plus d’étoiles dans l’eau, qu’il brille davantage. Penchées sur les balustrades: revons ainsi entre deux ciels…

« Je suis comme suspendue: je m’éleve dans les airs!.. -Il connaît Mazzini… -Et tu l’aimes? -Quels vers divins!… C’est lui qui m’a donné ce livre,

tu te souviens? qui raconte comme en aimant sans fortune un tel se tue pour une: pour une qui portait mon prénom.

V.

Carlotta! Prénom non distingué, mais doux! Qui comme les essences ressuscites les diligences, le châle, les crinolines…

Amie de Grand-Mere je connais les allées ou tu as lu les tristes histoires de Jacopo dans le tendre livre de Foscolo.

Je te fixe sur l’album avec grande tristesse, ou la date est inscrite de ta main: vingt huit Juin mille huit cent cinquante.

Tu restes comme extasiée dans un cantique: les yeux au ciel profond; l’index sur les levres, en une pose romantique.

Ce jour-la -mélancolie!- tu portais une robe rose pour qu’on fasse -grande nouveauté!- ton portrait photographique…

Mais je ne te revois pas en fleur, ô l’amie de Grand-Mere! Ou es-tu ô seule que -peut-etre- je pourrais aimer, aimer d’amour?

-Traduit par Olivier Favier et Isabel Violante-c4bca095ca64104dd7f4a0e493282c19

”Elena ”

 

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Con la prima goccia di pioggia fu uccisa l’estate
Si bagnarono le parole che avevano dato lo splendore alle stelle
Tutte le parole che avevano
Te come unica meta!
Dove stenderemo le nostre mani ora che il tempo ci ignora
Dove poseremo i nostri occhi ora che le linee lontane naufragarono nelle nuvole
Ora che le tue palpebre si chiusero sui nostri paesaggi
E come fossimo invasi dalla nebbia
Siamo soli soli accerchiati dalle tue immagini morte.

Con la fronte ai vetri vegliamo il nuovo dolore
Non e la morte che ci vincera se ci sei Tu
Se altrove c’e un vento che ti viva intera
Che ti vesta da vicino come la nostra speranza ti veste da lontano
Se altrove c’e
Una pianura verde oltre il tuo sorriso fino al sole
Che confidente gli dice che ci incontreremo ancora
No non e con la morte che ci confronteremo
Ma con la piu lieve goccia di pioggia autunnale
Una sensazione confusa
L’odore della terra bagnata nelle nostre anime che sempre piu si allontanano

E se la tua mano non e nelle nostre mani
E se il nostro sangue non e nelle vene dei tuoi sogni
La luce nel cielo immacolato
E la musica invisibile dentro di noi oh! melanconica
Viandante di quanto ancora ci lega al mondo
E’ il vento umido l’ora autunnale la separazione
Il gomito che amaro si appoggia alla memoria
Che esce quando la notte ci separa dalla luce
Dietro al quadrato della finestra che si affaccia sul dolore
Che non vede nulla
Perché e gia diventata musica invisibile fiamma nel caminetto rintocco del grande orologio sulla parete
Perché e gia diventata
Poesia verso dopo verso suono col ritmo della pioggia lacrime e parole
Parole non come le altre ma che hanno ancora Te come unica meta!
–––––––––-
Cu primul strop de ploaie a fost ucisă vara
S-au umezit cuvintele care dădeau lumină stelelor
Cuvinte cu o singură destinaţie: Tu!
Spre cine vom întinde mâinile acum când timpul
nu ţine seama de noi
Spre cine vom întoarce privirile acum când
liniile îndepărtate au naufragiat în nori
Acum când s-au închis pleoapele tale peste
priveliştile noastre
Şi suntem – de parcă bezna a trecut prin noi –
singuri pustii de singuri
încercuiţi de imaginile morţii tale

Cu fruntea- fereastră veghem suferinţa
cea nouă
Nu-i moartea care ne va doborî cât timp
Tu exişti
cât timp există-n altă parte un vânt pentru a continua
până la capăt
Să te-nveşmânte de apropape cum te-nveşmântă de departe
speranţa noastră
Cât timp există-n altă parte
Câmpia verde pentru visul tău solar
Pentru a depune mărturie
Nu-i moartea pe care o vom înfrunta
Ci doar întâiul strop al unei ploi de toamnă
Un sentiment confuz
Aburul pământului umed în sufletele noastre
care încet-încet se depărtează
Şi când nu-i mâna ta-n mâinile noastre
Şi când nu-i sângele nostru-n venele visului tău
Lumina pe cerul deschis
Şi muzica-n adâncul nostru, o! melancolică
Trecătoare cât vom mai fi pe lume
Aerul umed e ceasul toamnei de adio
Reazemul amar al braţului căzut în amintire
Care apare când noaptea înaintează pentru a ne despărţi
de lumină
În spatele ferestrei care priveşte spre
mâhnire
Care nu vede nimic
Pentru că de pe acum a devenit muzică mister flacără
Bătaie a pendulei în zid
Pentru că de pe acum a devenit
Poezie vers cu alt vers ecou paralel
cu ploaia lacrimi şi cuvinte
Cuvinte nu asemenea celorlalte însă şi acestea cu o singură
destinaţie: Tu!

Odisseas Elitis

 

Carlos Drummond de Andrade,”La musica da quattro soldi”-”A musica barata”

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Paloma, Violetera, Feuilles Mortes,

Saudades do Matão e de quem mais?

A música barata me visita

e me conduz

para um pobre nirvana à minha imagem.

Valsas e canções engavetadas

Num armário que vibra de guardá-las,

No velho armário, cedro, pinho ou…?

(o marceneiro ao fazê-lo bem sabia

quanto essa madeira sofreria.)

Não quero Handel para meu amigo

Nem ouço a matinada dos arcanjos.

Basta-me

O que veio da rua, sem mensagem,

e, como nos perdemos, se perdeu.

––––––––

Paloma, Violetera, Feuilles Mortes,

Nostalgie del Matão e di cos’altro?

La musica da quattro soldi mi fa visita

e mi conduce

verso un povero nirvana a mia immagine.

Valzer e canzonette accumulate nei cassetti

di un armadio che vibra a contenerle:

quel vecchio armadio, cedro, pino, oppure…?

(Il falegname, a tagliarlo, ben sapeva

quanto avrebbe sofferto questo legno).

Non voglio Händel come amico

e non ascolto il mattinale degli arcangeli.

Mi basta

quel che la strada mi ha portato, senza messaggi,

e, come noi ci perdiamo,

si è perduto.

Mihai Eminescu,”Melancolie”-”Malinconia”

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Sembrava che tra nubi si fosse aperta porta
Per cui la bianca dea notturna passi morta.
Oh,dormi,dormi in pace tra fiamme pullulanti,
Nella azzurra tomba tra veli argentati,
Nel fier mausoleo,del firmamento l’arco,
Tu delle notti dolce monarca adorato!
Deserto, sconfinato sta il mondo nella brina,
Coi suoi villaggi e campi in veste adamantina;
Rifulge l’aria,quasi di calce intonacati
Albeggiano i muri, avanzi in quelle lande.
Le sue croci storte il cimitero veglia,
Una civetta grigia su una sosta,ferma.
Il campanile scricchia,si sbatte la simandra,
Il transparente demon per l’aria quando passa,
Il bronzo tocca lieve con i dentelli d’ala
Si che partirne odi un delirante lagno.
La chisa in rovina
Sta pietosa, triste,annosa,derelitta,
Per le finestre rotte,per gli usci fischia il vento-
E par che faccia incanti e tu ne ascolti i motti-
Addentro,sui pilastri,l’altare e l’icone,
A sole ombre,mesti contorni son ridotte,
Qual prete fila un grillo un fin pensiero oscuro,
Qual sagrestan,il tarlo,batte nel vecchio muro.
––––––––––

La fede nelle chiese pittura le icone-
Nel cuor m’aveva messo i suoi incanti e fole,
Ma i casi della vita,le mosse dei frangenti
Vi han lasciato appena ombre contorni mesti.
Ivano cerco il mondo nel cerebro deserto,
Che rauco un grillo vi fa il cupo verso;
Sul cuor inaridito io metto ivan la mano,
Lent’esso batte come in una bara il tarlo.
Se penso alla mia vita,mi pare ch’essa corra
Narrata lievemente da un’estranea bocca,
Non fosse mia quasi,quasi io non fossi stato.
Chi e che la mia storia declama di un fiato
Se a lui l’orecchio sporgo-e rido di quanti’odo
Come di duoli altrui?…Quasi fossi gia morto.

(Geo Vasile)
––––––––-

Părea că printre nouri s-a fost deschis o poartă,
Prin care trece albă regina nop?ii moartă. –
O, dormi, o, dormi în pace printre făclii o mie
?i în mormânt albastru ?i-n pânze argintie,
În mausoleu-?i mândru, al cerurilor arc,
Tu adorat ?i dulce al nop?ilor monarc!
Bogată în întinderi stă lumea-n promoroacă,
Ce sate ?i câmpie c-un luciu văl îmbracă;
Văzduhul scânteiază ?i ca unse cu var
Lucesc zidiri, ruine pe câmpul solitar.
?i ?intirimul singur cu strâmbe cruci veghează,
O cucuvaie sură pe una se a?ează,
Clopotni?a trosne?te, în stâlpi izbe?te toaca,
?i străveziul demon prin aer când să treacă,
Atinge-ncet arama cu zim?ii-aripei sale
De-auzi din ea un vaier, un aiurit de jale.
Biserica-n ruină
Stă cuvioasă, tristă, pustie ?i bătrână,
?i prin fereste sparte, prin u?i ?iuie vântul –
Se pare că vrăje?te ?i că-i auzi cuvântul –
Năuntrul ei pe stâlpii-i, păre?i, iconostas,
Abia conture triste ?i umbre au rămas;
Drept preot toarce-un greier un gând fin ?i obscur,
Drept dascăl toacă cariul sub învechitul mur.
……………………………………………………………..
Credin?a zugrăve?te icoanele-n biserici –
?i-n sufletu-mi pusese pove?tile-i feerici,
Dar de-ale vie?ii valuri, de al furtunii pas
Abia conture triste ?i umbre-au mai rămas.
În van mai caut lumea-mi în obositul creier,
Căci răgu?it, tomnatec, vrăje?te trist un greier;
Pe inima-mi pustie zadarnic mâna-mi ?iu,
Ea bate ca ?i cariul încet într-un sicriu.
?i când gândesc la via?a-mi, îmi pare că ea cură
Încet repovestită de o străină gură,
Ca ?i când n-ar fi via?a-mi, ca ?i când n-a? fi fost.
Cine-i acel ce-mi spune povestea pe de rost
De-mi ?in la el urechea – ?i râd de câte-ascult
Ca de dureri străine?… Parc-am murit de mult.

Ingeborg Bachmann,”Tage in weiß ”

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In questi giorni, mi levo con le betulle
e sulla fronte ravvio le ciocche di frumento
davanti a uno specchio di ghiaccio.

Amalgamato al mio respiro
sfiocca il latte:
cosi di buon’ora ha facile schiuma.
E dove il vetro appanno con l’alito
appare, dipinto da un dito infantile,
ancora il tuo nome: innocenza!
Dopo tanto tempo.

In questi giorni, non mi duole
di sapere dimenticare
e di essere costretta a ricordare.

Amo. Fino all’incandescenza io amo,
e ne ringrazio biblicamente il cielo.
L’ho imparato in volo.

In questi giorni, io ripenso all’albatro
che mi ha sollevata e trasportata
in un paese che e un foglio bianco.

All’orizzonte immagino,
fulgido nel suo tramonto,
il mio favoloso continente
laggiu, che mi ha congedata
gia rivestita del sudario.

Vivo, e da lontano ascolto il suo canto del cigno!
––––––––––-
En ces jours je me lève avec les bouleaux
et je peigne mes cheveux de blé depuis le front
devant un miroir de glace.
avec mon souffle mélangé,
le lait floconne.
si tôt il mousse.
et quand je soulève le carreau, apparaît,
peint par une main d’enfant,
à nouveau le mot: innocence!
après tant de temps.
en ces jours je n’ai plus mal,
de pouvoir être oubliée
et que je doive me souvenir de moi.

j’aime. Jusqu’à la folie
j’aime et je remercie avec des saluts anglais.
je les ai appris en vol.
en ces jours je pense à l’albatros
avec lequel je tournoie
de haut en bas
dans un pays non écrit.

à l’horizon je perçois,
brillant dans le crépuscule,
mon continent superbe,
là-bas en face, qui me congédie
dans la chemise de la mort.

Je vis et entends de loin son chant du cygne
–––––––––––

In diesen Tagen steh ich auf mit den Birken

und kämm mir das Weizenhaar aus der Stirn

vor einem Spiegel aus Eis.

Mit meinem Atem vermengt,

flockt die Milch.

So früh schäumt sie leicht.

Und wo ich die Scheibe behauch, erscheint,

von einem kindlichen Finger gemalt,

wieder dein Name: Unschuld!

Nach so langer Zeit.

In diesen Tagen schmerzt mich nicht,

daß ich vergessen kann

und mich erinnern muß.

Ich liebe. Bis zur Weißglut

lieb ich und danke mit englischen Grüßen.

Ich hab sie im Fluge erlernt.

In diesen Tagen denk ich des Albatros’,

mit dem ich mich auf-

und herüberschwang

in ein unbeschriebenes Land.

Am Horizont ahne ich,

glanzvoll im Untergang,

meinen fabelhaften Kontinent

dort drüben, der mich entließ

im Totenhemd.

Ich lebe und höre von fern seinen Schwanengesang!

Ingeborg Bachmann,”Tage in weiß ”

Mark Strand,”Il nuovo manuale di poesia”-”Noul manual de poezie”-” New poetry handbook”

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Dacă un om înțelege un poem,
se va confrunta cu probleme.

Dacă un om trăiește cu un poem,
va muri singur.

Dacă un om trăiește cu două poeme,
unuia ii va fi necredincios.

Dacă un om zămislește un poem ,
va avea un copil in minus.

Dacă un om zămislește două poeme,
el va avea doi copii in minus.

Dacă un om isi pune pe cap coroană când scrie,
va fi demascat.

Dacă un om nu-si pune pe cap coroană când scrie,
nu va înșela pe nimeni, ci doar pe el însuși.

Daca un om se infurie pe un poem,
va fi luat in râs de oameni.

Dacă un om persistă sa se infurie pe un poem,
va fi batjocorit de femei.

Dacă un om condamna public o poezie,
pantofii i se vor umple cu urina.

Dacă un om renunța la poezie pentru putere,
va avea multa putere.

Dacă un om se lauda cu poemele sale,
Va fi iubit de proști.

Dacă un om se lauda cu poemele sale și iubește proștii,
nu va mai scrie nicicand.

Dacă un om simte o dorință arzătoare de atentie fata de poezia sa,
va fi ca un catâr în lumina lunii.

Dacă un om scrie un poem și laudă poemul unui coleg,
va avea o amantă foarte frumoasă.

Dacă un om scrie o poezie și lauda in exces poemul unui coleg,
isi va indeparta iubita de el.

Dacă un om revendica poezia altuia,
inima lui va deveni de două ori mai mare.

Dacă un om isi lasa poemele sa mearga goale in cerc
ii va fi frică de moarte.

Dacă un om are frică de moarte,
va fi salvat din poeziile sale.

Dacă un om nu se teme de moarte,
poemele sale poate il vor salva, poate nu.

Dacă un om termină o poezie,
se vascufundaîn urma alba a propriei pasiuni
și va fi binecuvântat de pagina goală.

-transpunere de Catalina Franco-
–––––––––––––––
Se un uomo capisce una poesia,
avrà dei problemi.

Se un uomo vive insieme a una poesia,
morirà solo.

Se un uomo vive insieme a due poesie,
ne tradirà una.

Se un uomo concepisce una poesia,
avrà un figlio in meno.

Se un uomo concepisce due poesie,
avrà due figli in meno.

Se un uomo si mette in testa una corona quando scrive,
verrà smascherato.

Se un uomo non si mette in testa una corona quando scrive,
non ingannerà nessuno tranne se stesso.

Se un uomo si arrabbia con una poesia,
verrà deriso dagli uomini.

Se un uomo persiste nell’arrabbiarsi con una poesia,
verrà deriso dalle donne.

Se un uomo condanna pubblicamente la poesia,
le scarpe gli si riempiranno di urina.

Se un uomo rinuncia alla poesia per il potere,
avrà molto potere.

Se un uomo si vanta delle sue poesie,
verrà amato dagli stolti.

Se un uomo si vanta delle sue poesie e ama gli stolti,
non scriverà più.

Se un uomo prova un ardente desiderio di attenzione per le sue poesie,
sarà come un somaro al chiaro di luna.

Se un uomo scrive una poesia e loda una poesia di un collega,
avrà un’amante bellissima.

Se un uomo scrive una poesia e loda all’eccesso una poesia di un collega,
allontanerà da sé l’amante.

Se un uomo rivendica la poesia di un altro,
il suo cuore diverrà grande il doppio.

Se un uomo lascia che le sue poesie vadano in giro nude
avrà paura della morte.

Se un uomo ha paura della morte,
verrà salvato dalle sue poesie.

Se un uomo non ha paura della morte,
le sue poesie forse lo salveranno forse no.

Se un uomo finisce una poesia,
si immergerà nella scia bianca della propria passione
e verrà baciato dalla pagina bianca.

-Traduzione di Damiano Abeni-
–––––––––––-

If a man understands a poem,
he shall have troubles.
If a man lives with a poem,
he shall die lonely.
If a man lives with two poems,
he shall be unfaithful to one.
If a man conceives of a poem,
he shall have one less child.
If a man conceives of two poems,
he shall have two children less.
If a man wears a crown on his head as he writes,
he shall be found out.
If a man wears no crown on his head as he writes,
he shall deceive no one but himself.
If a man gets angry at a poem,
he shall be scorned by men.
If a man continues to be angry at a poem,
he shall be scorned by women.
If a man publicly denounces poetry,
his shoes will fill with urine.
If a man gives up poetry for power,
he shall have lots of power.
If a man brags about his poems,
he shall be loved by fools.
If a man brags about his poems and loves fools,
he shall write no more.
If a man denies his poems pleasure,
his wit shall wear boots.
If a man craves attention because of his poems,
he shall be like a jackass in moonlight.
If a man writes a poem and praises the poem of a fellow,
he shall have a beautiful mistress.
If a man writes a poem and praises the poem of a fellow overly,
he shall drive his mistress away.
If a man claims the poem of another,
his heart shall double in size.
If a man lets his poems go naked,
he shall fear death.
If a man fears death,
he shall be saved by his poems.
If a man does not fear death,
he may or may not be saved by his poems.
If a man finishes a poem,
he shall bathe in the blank wake of his passion and be kissed by white .

Arseni Tarkovski

 

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L’uomo ha un corpo solo,
solo come la solitudine.
L’anima è stanca
di questo involucro senza connessure,
fatto d’orecchi e d’occhi,
quattro soldi di grandezza
e di pelle, cicatrice su cicatrice,
tirata sulle ossa.
Dalla cornea vola dunque via
nel pozzo spalancato del cielo,
sulla ruota di ghiaccio,
sulle ali d’un uccello,
e sente dalle inferriate
della sua vivente prigione
il sussurrare dei boschi e dei campi,
il rombo dei sette mari.
Senza corpo l’anima si vergogna,
come un corpo svestito.
Né pensieri né azione né progetti né scritti,
un enigma senza soluzione.
Chi ritorna sui suoi passi
dopo aver ballato sul palco
dove nessuno ballò?
E sogno io un’anima diversa,
in una nuova veste,
che arde passando dal timore alla speranza
come fiamma che s’alimenta nell’alcool,
priva d’ombra,
che vaghi per la terra
lasciando a suo ricordo, sul tavolo,
un lillà.
Corri, bambino,
non piangere sulla misera Euridice.
Con la tua piccola asta,
per le vie del mondo,
sospingi ancora il tuo cerchio di rame.
Anche se udibile
solo per un piccolo quarto,
in risposta ad ogni tuo passo,
allegra ed asciutta,
la Terra ti mormora nelle orecchie.

Arseni Tarkovski